26 avril 2024
« Heureux celui qui veille. » Apocalypse 16.15
« Chaque jour je suis exposé à la mort », disait l’apôtre (1 Corinthiens 15.31). C’était la vie des premiers chrétiens. Ils allaient partout, sans cesse au risque de leur vie. Dieu ne nous appelle pas toujours, en ces jours présents, à traverser autant les mêmes effroyables persécutions. Si c’était le cas, le Seigneur nous donnerait la grâce nécessaire pour supporter l’épreuve.
Mais, bien que n’étant pas en général aussi terribles extérieurement, les épreuves de la vie chrétienne pour le présent ont plus de chance de nous terrasser que celles, si enflammées, de cette époque passée. Il nous faut endurer les ricanements du monde, ce qui n’est pas grand chose. Ses flatteries et ses paroles doucereuses, ses discours onctueux, son affection et son hypocrisie sont bien pires que tout.
Notre danger consiste à nous enrichir et à tomber dans l’orgueil, à nous abandonner aux modes de ce présent siècle mauvais et à perdre notre foi. Ou, si la richesse n’est pas l’épreuve qui nous touche, les soucis du monde sont tout aussi malveillants. Si le lion rugissant n’a pas l’occasion de nous déchirer mais que l’ours peut nous étouffer entre ses énormes pattes, le diable se soucie fort peu de la manière, pourvu qu’il parvienne à détruire notre amour pour Christ et notre confiance en lui.
Je crains que l’Église chrétienne ait beaucoup plus de chance de perdre son intégrité en ces jours de douceur et de soie, qu’en des époques beaucoup plus dures. Nous devons rester éveillés maintenant, car nous traversons un terrain enchanté et risquons fort de nous endormir et de connaître la ruine, à moins que notre foi en Jésus soit une réalité et que notre amour pour lui brûle d’une vive flamme. Beaucoup, en ces jours de facilité, risquent de se révéler n’être que de l’ivraie et non pas du blé, de beaux hypocrites dont le visage se cache derrière un masque agréable, mais non pas des enfants légitimes du Dieu vivant.
Ami chrétien, ne pensez pas que vous vivez en des jours où vous pouvez vous passer de vigilance et d’une sainte ardeur. Vous en avez plus besoin que jamais ! Puisse l’Esprit divin et éternel manifester son omnipotence en vous, afin de vous permettre de dire, en toutes ces choses douces aussi bien qu’en celles qui le sont moins : « Dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Romains 8.37).
Charles Spurgeon