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Radical, normal, ou ni l’un ni l’autre ?

Cath ParksMission

J’ai récemment lu des commentaires critiques sur le nouveau légalisme, comme certains l’appellent, qui exige d’être « radical » ou « missionnel ». Anthony Bradley observe que les jeunes adultes se culpabilisent et sont constamment poussés à faire quelque chose d’extraordinaire pour Dieu. Il ajoute que cela conduit à une nouvelle culture narcissique et culpabilisante au sein de l’Église. Êtes-vous suffisamment radicaux ? En faites-vous assez ? Ou bien vous contentez-vous d’une vie conventionnelle et bourgeoise ?

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Je comprends ce qu’il veut dire. J’ai moi-même lutté avec cela dans mon cœur. Je me demande si j’en fais assez. Est-ce que je sacrifie assez ? Est-ce que je suis en train de gâcher ma vie ? Devrions-nous nous installer dans un quartier plus difficile pour y annoncer l’Évangile ? Devrions-nous partir en mission ? Qu’est-ce que je fais ? De telles pensées conduisent très vite au légalisme, et on se met à juger les autres selon les mêmes critères, voire même des critères encore plus stricts. Pourquoi vivent-ils dans une maison aussi grande ? Pourquoi ne font-ils pas de voyages missionnaires ? Ce genre d’attitude est bel et bien teinté de légalisme.

La solution proposée par certains de ces auteurs est de mener une vie normale. Ils estiment que l’on a besoin de plus de personnes heureuses de mener une vie normale dans un quartier facile. On a besoin de chrétiens fidèles qui font grandir l’Église en ayant des enfants. Nous n’avons pas besoin de quitter notre quartier, mais devrions servir et aimer notre prochain là où nous sommes.

J’ai parlé avec une amie aujourd’hui. Cela fait des années qu’elle rêve de partir en mission pour venir en aide aux orphelins d’une manière ou d’une autre. Mais elle sait qu’il y a un champ de mission dans sa propre ville – non loin de son quartier, dans son école, sur son lieu de travail, et même dans son Église. Alors elle se sent un peu coupable de partir à l’étranger et de donner ainsi l’impression que le champ de mission local n’est pas assez bon, assez grand ou assez radical.

C’est ce qui arrive quand on passe d’un extrême à l’autre. Ou bien tout le monde devrait déménager dans un quartier difficile ou à l’étranger, ou bien tout le monde devrait être heureux de vivre dans un quartier facile. Bien sûr personne ne présentera les choses de cette manière, mais quand on réagit contre une idée aussi fortement, on risque de produire cet effet.

On oublie en fait un élément essentiel – le Saint-Esprit.

Quand mon mari et moi réfléchissions à la possibilité d’adopter un enfant qui avait des besoins particuliers, beaucoup de gens pensaient que nous étions fous. Ces besoins particuliers effraient de nombreuses personnes, mais ils ne nous effrayaient pas du tout. Et ce n’est pas parce que nous sommes surhumains. C’est parce que le Seigneur nous a clairement mis cela sur le cœur. C’était une évidence. Les familles qui adoptent des enfants avec d’autres besoins me paraissent folles. Je ne peux pas imaginer faire ce qu’elles font. Mais je comprends – ce n’est pas radical pour elles ; c’est ce qu’elles ont à cœur de faire.

Lorsque nous disons aux gens qu’ils n’ont pas besoin de partir à l’étranger pour être missionnaires, nous avons raison. Mais n’éteignons pas ce que l’Esprit est peut-être en train de faire dans leur cœur. Quand nous disons que tout le monde pourrait s’installer dans un quartier difficile ou travailler à l’étranger, cela est également vrai. Vous pourriez le faire. Mais ne confondons pas la possibilité et le commandement. Il se peut que nous soyons appelés à rester là où nous sommes.

Quoi qu’il en soit, le mandat missionnaire nous concerne tous. « Le monde entier » comprend les quartiers chics de nos grandes villes occidentales et la Mongolie profonde. La mission est la même, mais c’est le Saint-Esprit qui nous guide vers l’endroit où nous devons servir. Jésus a confié à ses disciples le mandat missionnaire, mais il leur a ensuite ordonné d’attendre jusqu’à ce que le Saint-Esprit vienne sur eux. Tout dépend du Saint-Esprit.

Nous pouvons nous dire les uns aux autres : « Tu n’as pas à faire cela », mais n’oublions pas que c’est peut-être ce que nous devons faire – ce que l’Esprit nous a mis à cœur de faire. C’est ce que signifie demeurer en Christ (Jean 15). Si nous demeurons en lui, nous porterons du fruit. Nous ne pouvons pas porter de fruit sans être attachés au cep. Comme le dit mon amie Marci : « Quand nous nous approchons du Christ, il porte du fruit à travers nous. Nous pouvons rêver de grandes choses lorsque nous pensons à la manière dont nous voudrions participer au royaume de Dieu, mais nous devons laisser le Seigneur nous conduire au bon endroit. »

Alors avançons ensemble et prions l’Esprit de nous fortifier et de nous montrer la voie à suivre. Encourageons ceux qui servent dans un quartier facile ainsi que ceux qui sont dans des quartiers difficiles. Notre passion ne vient pas de nous-mêmes ; elle nous a été donnée par Dieu qui nous a créés dans le but de proclamer l’Évangile pour sa gloire. Encourageons ceux qui ont d’autres dons que nous et les utilisent par la puissance de l’Esprit. N’opposons pas mission internationale et mission locale, mais considérons-les comme complémentaires et réjouissons-nous de l’œuvre que Dieu accomplit au près comme au loin.

Où que nous soyons, aimons notre prochain et laissons-nous guider par l’Esprit pour lui annoncer l’Évangile.

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