Ce qui ne me tue pas
Quand vous passez par un moment difficile, les gens ne savent pas toujours quoi dire. Ils essayent de vous remonter le moral comme ils peuvent. J’ai toujours eu un problème avec les expressions toutes faites, qui ne veulent rien dire pour la personne qui les prononce et n’aident pas vraiment la personne qui les entend. Des expressions comme : « ça va s’arranger ». Vraiment ? Comment le sais-tu ? Vous ne rendez pas vraiment service à vos amis en leur donnant des espoirs ne reposant sur rien. Quand nous sommes durement frappés, nous avons besoin de vérités solides pour nous soutenir.
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Lors de son combat contre le cancer, Christopher Hitchens a parlé de ces frustrations produites par les expressions dénuées de sens que nous utilisons. Il consacre plusieurs pages à critiquer l’une d’elles dans son livre, Mortality. Il dit : « En particulier, j’ai fini par arrêter de dire que “ce qui ne me tue pas me rend plus fort” ». Il poursuit : « Dans le monde réel… il y a beaucoup de choses qui pourraient vous tuer, ne vous tuent pas, mais vous rendent considérablement plus faible. »
Pas très réjouissant, mais je pense que Hitchens a raison dans un certain sens. Il est tout à fait possible que nous traversions des choses difficiles qui nous affaiblissent et nous rapprochent de la mort. Nous pourrions alors nous poser la question : « Comment quelque chose d’aussi terrible pourrait-il me rendre plus fort ? » Même les personnes les plus positives peuvent être brisées par la brutalité de notre monde déchu. L’optimisme tente de survivre aux assauts de la vie jusqu’à ce que la réalité finisse par l’étouffer. Les expressions qui paraissaient si jolies semblent maintenant sans valeur. Mais la phrase cliché que critique Hitchens est-elle toujours fausse ? Je pense que non.
Quand cette phrase est-elle vraie ?
La phrase « ce qui ne me tue pas me rend plus fort » peut être vraie, mais seulement s’il y a quelque chose au-delà de la mort. S’il n’y a rien d’autre que cette vie, ce monde et ce corps, alors Hitchens a raison. C’est un mensonge. Cela reviendrait à dire : « ce qui ne rend pas ma voiture bonne pour la casse la rend plus forte. » C’est ridicule. Il faudrait faire abstraction de la réalité pour croire cela. Mais si vos épreuves temporelles ont une valeur éternelle, cela change tout.
Paul nous dit: « Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. » On abuse parfois de ce verset, mais c’est une des plus belles promesses de l’Écriture. Cela ne signifie pas que les chrétiens sont invincibles. Nous passerons tous par des épreuves, mais nous ne pouvons pas être définitivement vaincus par celles-ci. Même nos pires ennemis, comme la souffrance et la mort, deviennent nos amis en Christ, parce qu’ils concourent finalement à notre bien.
Alors comment ces épreuves accablantes peuvent-elles nous rendre plus forts ? Voici trois choses qu’elles produisent en nous :
1. Elles nous rendent dépendants de Jésus
Quand j’ai l’impression que tout va bien dans ma vie, mon cœur redevient aussitôt autosuffisant. Ça ne loupe jamais. Je commence à moins prier parce que je suppose inconsciemment que je ne manque de rien. Je deviens orgueilleux parce que je pense que c’est grâce à moi que tout va bien. J’oublie dans ces moments-là que Dieu est la source de tout don parfait et que j’ai toujours besoin qu’il me soutienne. Je pense avoir droit à toutes ses grâces.
Mais lorsque nous rencontrons des épreuves, elles nous montrent notre propre faiblesse. La maladie nous rappelle combien nous sommes fragiles, le fait d’être licencié nous rappelle que travailler dur ne garantit rien et les conflits nous rappellent que nous avons besoin de Jésus dans tous les domaines de notre vie.
2 Corinthiens 12 est source de réconfort pour moi dans les moments de faiblesse. Paul reconnaît que Dieu lui a imposé une épreuve « pour [le] garder de l’orgueil ». Et il dit qu’il met joyeusement sa fierté dans sa faiblesse et qu’il est content malgré toutes sortes d’épreuves. Comment Paul pouvait-il être content et considérer ses épreuves comme un sujet de joie ? Je pense que Paul veut dire que ces épreuves montrent clairement qu’il a besoin de la grâce et de la puissance de Dieu. Celui qui dépend de ses propres forces est faible, mais celui qui dépend du Christ est fort. C’est pourquoi Paul dit : « c’est quand je suis faible que je suis fort. »
2. Elles nous font grandir à la ressemblance de Jésus
Nous ne serons capables d’endurer des épreuves douloureuses qu’à partir du moment où nous prendrons conscience que notre confort et notre santé ne sont pas ce qui est le plus important. Le confort et la santé sont de bonnes choses que Dieu prend plaisir à nous accorder. Mais le but principal de Dieu est que nous devenions comme Jésus. Et il est même prêt à se servir des épreuves pour accomplir cela. Hébreux 12 dit : « c’est pour notre bien que [Dieu] nous corrige, afin de nous faire participer à sa sainteté. » La correction divine est parfois douloureuse, mais elle nous rend plus forts.
Jacques 1.3 nous dit : « considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves que vous pouvez rencontrer… » La raison pour laquelle nous devrions considérer les épreuves comme un sujet de joie est qu’elles nous font grandir à la ressemblance du Christ. Notre humilité est plus importante que notre bonheur. Il vaut mieux être physiquement faible et spirituellement fort.
3. Elles augmentent notre désir d’être avec Jésus
Notre cœur est affaibli par le péché et nous avons souvent envie de posséder davantage de ce que ce monde nous offre. Mais quand les joies temporaires de ce monde nous sont enlevées, nous nous rappelons que la terre n’est pas notre maison. Notre citoyenneté est ailleurs.
J’aime séjourner dans de beaux hôtels, et quand j’en ai l’occasion j’essaye de profiter de tous les à-côtés. Puis ma femme commence à me manquer, et je prends alors conscience que je n’ai pas les vêtements que je voulais emporter, que le service de chambre est loin d’être aussi bon que la cuisine de ma femme. Cela me rappelle que cet hôtel n’est pas ma maison. Les désirs non satisfaits augmentent mon désir de rentrer à la maison. Nous n’appartenons pas à cette terre, et les épreuves nous rappellent que notre paradis est ailleurs, avec notre Seigneur. Il n’y aura aucun désir non satisfait au ciel, parce que notre Seigneur satisfera tous nos désirs. Il abolira la douleur et déversera sa grâce sur nous pour toujours.
Alors la prochaine fois qu’un ami passera par un moment difficile, rappelez-lui que même les circonstances les plus tragiques peuvent nous rendre plus forts. Non en ayant recours à la pensée positive et à l’optimisme, mais grâce à une espérance qui ne trompe pas. Et quand vous traversez une période difficile, rapprochez-vous du Christ. N’ayez pas peur, le Seigneur est avec vous.
L’espérance du croyant réside au-delà du tombeau, et dans la vie à venir nous serons comme lui et avec lui. Alors même ce qui nous tue nous rend plus forts.
- Source : builttoBrag.com
- Traduction : Jean-Philippe Bru