La colère parfaite de Dieu
Exode 17.1-7 ; Psaume 95.10-11
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J’aimerais commencer par lire quelques citations. Alors écoutez attentivement et demandez-vous si vous êtes d’accord avec ce qui suit :
« La colère n’habite que dans le sein des insensés. » - Albert Einstein
« La colère est une courte folie. » - Horace
« Tout ce qui commence dans la colère se termine dans la honte. » - Benjamin Franklin
La colère n’est pas un trait de caractère que nous recherchons. Personne n’aime la colère. La colère conduit à l’amertume et à la rancune. La colère conduit aux mauvaises décisions. La colère conduit parfois même à la violence. En général, les gens évitent de côtoyer quelqu’un qui susceptible de sortir de ses gonds à tout moment. Ce genre d’individu est trop instable.
Mais ma question est la suivante : Dieu se met-il en colère ? Y a-t-il quelque chose qui puisse faire bouillir de colère le Dieu de l’univers ? Eh bien je pense que notre texte aborde cette question.
Arrière-plan
En Exode 17, le peuple d’Israël éprouve Dieu en agissant comme s’il ne pouvait pas lui faire confiance. Bien qu’il ait fait d’eux son peuple, qu’il les ait délivrés de l’esclavage et qu’il ait pourvu à tous leurs besoins, ils ne lui font toujours pas confiance. Alors ils s’en prennent à Moïse et lui demandent de leur donner de l’eau tout de suite. Ils lui demandent pourquoi il leur a fait quitter l’Égypte pour les faire mourir de soif dans le désert. Mais la question qu’ils lui posent en réalité est la suivante : « L’Éternel est-il au milieu de nous, oui ou non ? »
C’est le genre de murmures et de plaintes contre Dieu qui caractérise cette génération. Plus loin en Nombres 14, ils se plaignent une nouvelle fois et disent que leur situation était meilleure en Égypte. Ils ne croient pas Dieu capable de les délivrer ni de tenir ses promesses.
Le Psaume 95 évoque ces deux épisodes particuliers. Les versets 10 et 11 en particulier nous montrent la réponse de Dieu à leur manque de confiance en lui.
Pendant quarante ans, j’ai eu cette génération en dégoût et je dis : C’est un peuple dont le cœur est égaré ; ils ne connaissent pas mes voies. Aussi j’ai juré dans ma colère : En aucun cas ils n’entreront dans mon repos !
Je vous propose de réfléchir brièvement à trois points de ce texte :
I. Le péché provoque la colère de Dieu
Dieu dit : « Pendant quarante ans, j’ai eu cette génération en dégoût… » Je pense que cela répond très clairement à la question que nous nous sommes posée dans l’introduction : Dieu se met en colère. Et c’est le péché de son peuple qui provoque cette colère. Mais je ne pense pas qu’il soit surprenant que leur péché ait mis Dieu en colère. C’est la manière dont Dieu réagit au péché.
Enfant, j’avais une bonne relation avec mon père qui était affectueux et attentionné. Mais je ne savais jamais s’il serait de bonne ou de mauvaise humeur. Comme j’avais souvent des choses à lui demander, je savais que je devais m’adapter à son humeur. Avant de lui demander quoi que ce soit, j’essayais de voir dans quelles dispositions il se trouvait. Je testais le terrain pour voir si c’était le bon moment pour demander. Mais ma méthode n’était pas infaillible. Quand je lui demandais quelque chose, je ne savais jamais avec certitude si sa réponse serait positive (« Bien sûr, mon fils ! ») ou négative (« Débarrasse-moi le plancher ! »). Il était imprévisible.
Heureusement pour nous, Dieu n’est pas aussi imprévisible. Il est vrai qu’il agit d’une manière mystérieuse. Il est donc imprévisible à bien des égards, mais il n’y a rien d’imprévisible dans sa réponse au péché. Celui-ci provoque sa colère. Il a averti Adam et Ève qu’ils mourraient s’ils lui désobéissaient. À cause du péché il a ouvert le sol et précipité des gens dans le séjour des morts en Nombres 16. Et dans les épisodes auxquels il est fait allusion dans ce Psaume, Dieu se met en colère. Le péché provoque la colère de Dieu.
Le texte nous dit même que Dieu éprouve « du dégoût » pour son peuple à cause de sa conduite. Alors pour répondre à notre question, il ne fait aucun doute que Dieu se met en colère, et il répond au péché de la génération de Moïse en éprouvant un saint dégoût.
Je sais que cela pourrait aller à l’encontre de l’idée que certaines personnes se font de Dieu. Elles se disent : « Le Dieu dont tu parles n’est pas le mien. Mon Dieu ne se met pas en colère. Mon Dieu ne dirait jamais cela. » Vous avez peut-être raison. Peut-être votre Dieu ne dirait-il pas cela, mais le Dieu de la Bible le fait dans ce texte.
Alors y a-t-il un problème ici ? Comment un Dieu parfaitement saint pourrait-il répondre si souvent par la colère et même le dégoût ? Si je réponds régulièrement à ma femme par la colère et lui crie après, c’est un péché horrible de ma part. Mais la colère de Dieu est exempte de péché. Celle-ci n’est pas un défaut de caractère.
Lorsque je prêche cela, je ne me sens pas obligé de m’excuser pour la colère de Dieu. Et vous ne devriez pas non plus vous sentir obligés de vous excuser auprès de vos amis non-chrétiens pour la colère de Dieu, ni pour l’enfer. Et le jugement de Dieu dans l’Ancien Testament ne devrait pas vous embarrasser, comme s’il s’agissait d’un secret non avouable.
La colère de Dieu n’est pas un péché. C’est la façon dont un Dieu saint réagit au péché. C’est la seule réponse sainte à la rébellion de ceux qu’il a créés à son image. N’essayez pas d’évaluer Dieu à partir de vos propres critères, car « nul ne peut sonder ses jugements, nul ne peut découvrir ses plans » (Rm 11.33). Notre colère est entachée de péché, parce que nous sommes pécheurs, mais Dieu est parfaitement saint et sa colère est toujours juste.
Le péché est la seule chose qui met Dieu en colère. Et le péché met toujours Dieu en colère. Chaque pécheur devra rendre des comptes à un Dieu en colère, à moins que celle-ci ne puisse être détournée.
Parfois lorsque nous péchons, nous sommes tentés de penser que ce n’est pas si grave. Avant de devenir chrétien, et même quelquefois après ma conversion, je ne pensais pas que le péché était si grave. Je me disais que j’avais juste transgressé certaines règles. Je n’étais pas moralement à la hauteur. Mais le péché est plus grave qu’une simple défaillance morale. C’est une offense contre une personne – la personne la plus fidèle qui soit. Cela attriste cette personne et la met en colère. Dieu déteste le péché.
Peut-être cela ne vous satisfait-il pas. Peut-être trouvez-vous la réaction de Dieu excessive. A-t-il réellement été en colère pendant 40 ans ? Cela donne l’impression qu’il est rancunier, qu’il est même un peu mesquin. Mais pourquoi cela le met-il dans une telle colère ? Cette question m’amène à mon deuxième point.
II. Le péché est un chemin de traverse
Au verset 10, Dieu donne une description de cette génération contre laquelle il est en colère. Il dit : « C’est un peuple dont le cœur est égaré ; ils ne connaissent pas mes voies. »
Dieu dit qu’ils s’égarent dans leur cœur. Ils ne s’égarent pas juste extérieurement dans leurs actions. Mais ils s’égarent au plus profond d’eux-mêmes.
Je n’ai aucun sens de l’orientation. Alors quand ma femme m’envoie quelque part, soit je l’appelle en chemin pour lui demander des précisions, soit je tourne en rond pendant un bon moment. Et ce n’est pas que ses indications soient mauvaises, mais je tourne au mauvais endroit et me perds.
C’est un peu ce qui se passe quand Dieu dit que leur cœur s’égare. Leur cœur emprunte le mauvais chemin et les conduit au mauvais endroit. Ils sont perdus. On peut dire la même chose de tout péché. Aucun péché n’est juste extérieur : c’est parce que notre cœur va dans la mauvaise direction que nous finissons par commettre de mauvaises actions.
Et il dit aussi : « ils ne connaissent pas mes voies. » Le caractère de Dieu a été clairement manifesté devant eux – sa compassion et sa puissance, etc. Et il leur a donné ses commandements afin qu’ils puissent suivre ses voies. Mais ils ont choisi de suivre une autre voie. Il est celui qui les a délivrés du pharaon et a ouvert la mer Rouge ! Il est surprenant qu’ils ne lui aient pas fait confiance après avoir vu cela. Ils ont vu ses œuvres, mais ils n’ont pas connu ses voies.
Chrétien, es-tu conscient que c’est ce que tu fais quand tu pèches ? que tu n’es pas juste en train de te faire du tort ou de passer à côté de ton plein potentiel ? Tu es en train de choisir un autre chemin que celui que Dieu a mis devant toi. C’est un peu comme si tu disais : « Seigneur, j’ai vu tes voies mais je ne les aime pas. Je sais ce que tu attends de moi mais je pense que ma voie est meilleure. Je suis plus sage que toi et un meilleur Seigneur que toi. Je vais choisir ma propre voie. » C’est méchant. Et c’est ce que nous faisons chaque fois que nous péchons. Notre péché n’est pas meilleur que celui de la génération mécontente et incrédule de notre texte.
Nous devons comprendre la gravité du péché, sinon nous ne le détesterons pas autant nous le devrions. Faites tout ce qu’il faut pour prendre pleinement conscience de la gravité du péché. N’essayez pas de l’embellir. Nous sommes peut-être tentés de changer notre manière d’en parler. Nous ne devrions pas nous contenter de dire au sujet de notre péché : « Oh, j’ai perdu la bataille » ou « Oh, je lutte avec ça. ». Non, nous choisissons de désobéir à Dieu. Nous choisissons de faire autre chose que ce que Dieu nous a commandé, parce que nous n’aimons pas ce qu’il a dit. C’est la triste réalité du péché. Et bien que désireux de faire la volonté de Dieu, nous devons nous battre pour garder une juste compréhension de la gravité du péché.
Ralph Venning nous aide à comprendre cela dans Sinfulness of Sin quand il dit : « En résumé, pécher revient à défier la justice de Dieu, fouler aux pieds sa compassion, se moquer de sa patience, insulter sa puissance, mépriser son amour. Pécher revient aussi à douter de sa providence, dédaigner sa promesse, faire des reproches à sa sagesse. »
L’avertissement que donne ici le psalmiste commence par ces paroles : « N’endurcissez pas votre cœur. » Ce qui signifie : « Ne vous obstinez pas à rejeter les commandements de Dieu. » Et cet avertissement s’applique aussi à nous. C’est pourquoi l’auteur de l’épitre aux Hébreux cite ce passage pour exhorter ses lecteurs à ne pas s’égarer.
Quand vous rejetez avec obstination les commandements de Dieu, votre cœur s’endurcit de plus en plus avec le temps. En général le cœur ne s’endurcit pas du jour au lendemain mais au bout d’une longue période. Nous pensons être à l’abri de devenir des pécheurs impénitents, mais nous avons tort. Notre cœur va progressivement s’endurcir si nous choisissons à maintes reprises de désobéir à Dieu dans les petites choses. Un simple regard ici, un petit mensonge là, et avec le temps nous devenons insensibles au péché et commençons à le justifier. Nous finissons par faire semblant, jusqu’au jour où nous en avons assez de faire semblant et cessons de suivre Jésus. Ces petites batailles sont en fait d’une grande importance.
Alors si vous tolérez un péché dans votre vie, repentez-vous maintenant ! Confessez votre péché. N’endurcissez pas votre cœur. Plutôt que d’emprunter des chemins de traverse, suivez les voies de Dieu. Faites confiance à Jésus et acceptez sa Parole. Il vous aime et a donné ses commandements pour votre bien. Suivez ses voies.
Nous avons vu que le péché provoquait la colère de Dieu et consistait à suivre une autre voie. Mais quelles sont les conséquences du péché ?
III. Le péché nous prive du repos de Dieu
Écoutez le verset 11 :
Aussi j’ai juré dans ma colère : En aucun cas ils n’entreront dans mon repos !
Dans sa colère, Dieu leur inflige une punition. Il leur pardonne leur incrédulité, mais il ne leur permettra pas d’entrer en Terre promise. À l’époque où écrit le psalmiste, le peuple de Dieu est déjà entré en Canaan. Il se sert donc de ce texte pour parler du repos éternel de Dieu. Et c’est ainsi que l’auteur de l’épître aux Hébreux l’utilise aussi. Notre péché peut nous empêcher d’entrer dans le repos éternel de Dieu.
Nous voyons ici que Dieu non seulement se met en colère, mais prend des décisions dans sa colère. Il fait même un serment dans sa colère, car contrairement à la nôtre, sa colère n’est pas changeante. Non que toute colère humaine soit pécheresse, mais la sienne ne l’est jamais. Elle ne le pousse pas à prendre des décisions insensées. Elle est raisonnable, sainte, et il réagit toujours avec bonté et justice.
Le repos éternel de Dieu est l’endroit paisible et glorieux qui attend tous les vrais enfants de Dieu. La colère de Dieu est le sort juste et terrible qui attend ceux qui l’ont mérité. Il n’y a pas de repos en enfer. Il n’y a pas de répit en enfer, seulement de la souffrance et de la colère. Et nous ne parlons pas de la colère d’une armée ou d’un homme, mais de la colère d’un Dieu tout-puissant qui s’abat sur vous pour l’éternité. La colère de Dieu n’existe pas seulement dans l’Ancien Testament. Dieu n’a pas cessé de détester le péché dans la nouvelle alliance. Nous devrions craindre ce Dieu extraordinaire. Leur péché les a privés du repos de Dieu ; notre péché peut aussi nous en priver.
Chacun d’entre nous est concerné. Après votre mort, vous allez soit entrer dans le repos de Dieu soit subir la colère de Dieu. Ce sont les seules options possibles. Nous méritons tous la seconde option. Parce que nous sommes tous comme la génération pécheresse dont il est question ici. Nous suivons notre propre voie. Nous nous égarons dans notre cœur et ne suivons pas ses voies. Nous faisons des choses qui mettent Dieu en colère.
Y a-t-il donc un espoir pour nous ? Oui, il y en a un.
En 1 Thessaloniciens 1.10, Paul décrit Jésus comme celui « qui nous délivre de la colère qui vient. »
Et plus loin en 5.9-10, il dit aux croyants : « Car Dieu ne nous a pas destinés à connaître sa colère, mais à posséder le salut par notre Seigneur Jésus-Christ : il est mort pour nous afin que, vivants ou morts, nous entrions ensemble, avec lui, dans la vie. »
Notre seul espoir est en Jésus et en son amour pour nous.
« Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés ; aussi a-t-il envoyé son Fils pour apaiser, par son sacrifice pour nos péchés, sa colère contre nous. » (1 Jean 4.10)
Il y avait une coupe pleine de colère que Dieu était prêt à déverser sur nous. Mais ceux d’entre nous qui sont en Christ n’ont pas à subir cette colère. Dieu a pris cette coupe et l’a éloignée de notre tête. Il a pris la colère que nous avions attirée sur nous et l’a déversée sur la tête de son Fils. Quel grand amour ! Jésus a subi la colère de Dieu sur la croix. Il est mort sur cette croix, mais il est ressuscité trois jours plus tard et est devenu notre roi victorieux. Jésus a dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos » (Matthieu 11.28).
La bonne nouvelle, c’est que ceux qui mettent leur foi en Jésus échapperont à la colère de Dieu. En Christ, Dieu n’est plus en colère contre nous. Il est attristé lorsque nous péchons, mais nous ne serons pas punis. Heureux l’homme à qui l’on n’impute pas ses péchés.
Et si nous continuons à nous confier en Christ, quand il reviendra nous pourrons l’accueillir avec joie et non avec terreur. Et nous pourrons chanter : « Quel repos, quel céleste repos... »
- Source : builtToBrag.com
- Traduction : Jean-Philippe Bru