Heureux les doux
Paula Hendricks Marsteller | Béatitudes
Avant de partir de chez moi ce matin-là, j’ai lu comment Jésus sur la croix n’avait pas pensé à lui-même afin de me délivrer de moi-même. Je lui ai demandé de m’aider à être affranchie de mon moi, mais j’ai échoué à un simple test dans le musée des Beaux-Arts de Chicago.
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Cela s’est passé devant une œuvre de Marc Chagall – après avoir commandé pour le déjeuner de l’houmous et du taboulé dans le Garden Café. Avec des restes dans les mains, j’ai demandé à un agent de sécurité le chemin jusqu’à l’exposition Picasso et Chicago.
Il n’a pas tenu compte de ma question et m’a dit d’un ton sévère que je n’étais pas autorisée à avoir de la nourriture dans le musée. « Ah bon ? Je ne savais pas », lui ai-je répondu avant de répéter ma question sur l’emplacement de l’exposition Picasso.
« Je ne vous le dirai que si vous jetez votre nourriture », a-t-il grommelé.
Tout en marmonnant, j’ai jeté ma nourriture dans la poubelle la plus proche et obtenu les indications dont j’avais besoin.
Je sais que je ne devrais pas le mentionner à ma maman ni à mes sœurs – après tout, j’avais demandé à Jésus de m’aider à être affranchie de mon moi – mais c’était plus fort que moi. L’agent de sécurité m’avait traitée avec moins de respect que je ne pensais mériter, et mon moi voulait se mettre en colère et rendre coup pour coup.
À ce moment-là, j’ai perdu de vue le fait que Jésus avait accepté d’être traité d’une manière qu’il ne méritait absolument pas… et de prendre sur lui la colère de Dieu que je méritais à cause de mes péchés… afin que je puisse recevoir ce que Jésus méritait – l’amour, la faveur et la justice de Dieu.
Quel est le problème, vous demandez-vous ? N’est-ce pas parfaitement naturel de réagir quand on est traité de façon irrespectueuse ? Certes, mais Jésus ne m’a pas donné son Esprit pour que je continue d’agir « naturellement ». Un des signes de l’Esprit de Jésus est la douceur. C’est aussi la troisième béatitude :
« Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre » (Mt 5.5).
Que signifie être doux ? Martyn Lloyd-Jones l’explique de la manière suivante :
L’homme doux n’est pas susceptible.
Nous pensons que ceux qui exercent leur pouvoir et défendent leurs droits dirigeront le monde. Jésus dit tout le contraire. Ceux qui sont doux comme il l’est lui-même règneront avec lui à la fin des temps.
C’est ce que nous voyons la nuit où Jésus a été arrêté. Il savait ce qui allait se passer, a demandé à son Père s’il était possible que les choses se passent autrement, mais s’est soumis à sa volonté : « Toutefois, que les choses se passent, non pas comme moi je le veux, mais comme toi tu le veux » (Matthieu 26.39). Voici comment Jésus réagit aux insultes qui pleuvent de toutes parts alors qu’il est sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23.34).
Mais nous ne sommes pas Jésus. Et être doux n’est pas seulement difficile… c’est impossible ! Martyn Lloyd-Jones explique pourquoi nous sommes réfractaires à la douceur :
Je suis conscient, si je suis honnête avec moi-même, de mes propres péchés, et suis prêt à résister au mal, même si mes nombreux échecs me démoralisent. Mais il est beaucoup plus difficile de laisser les autres mettre le doigt sur ce qui ne va pas chez moi ! Cela me déplaît instinctivement. Nous préférons tous nous condamner nous-mêmes que de laisser quelqu’un d’autre nous condamner.
La douceur ne devient possible que si nous avons l’Esprit de Jésus en nous. J’essaierai de m’en souvenir la prochaine fois que quelqu’un me parlera sur un ton que je trouve irrespectueux.
Et vous, connaissez-vous la douceur de Jésus ? Le laissez-vous manifester sa douceur à travers vous quand vous vous sentez dépréciée, rabaissée ou dénigrée ?
- Source : PaulaWrites.com
- Traduction : Jean-Philippe Bru